Lieu: Sala Z

Dans son travail, Naomi Rincón Gallardo (Raleigh, 1979) reprend et actualise - ou, selon les propres termes de l'artiste, "bâtardise" - des mythes mésoaméricains ancestraux pour parler des réalités actuelles du Mexique, ravagé par l'extractivisme et la violence néocoloniale, mais aussi pour spéculer sur d'autres avenirs possibles qui échappent aux imaginaires construits par les paradigmes du progrès occidental.

Rincón Gallardo part d'une recherche dans laquelle le féminisme décolonial, la théorie queer et la science-fiction animent des récits qui perturbent les logiques binaires de la pensée capitaliste coloniale moderne. Dans ses vidéos, qui reposent matériellement et affectivement sur la collaboration avec diverses personnes, une esthétique DIY est générée, nourrie par les fêtes populaires et les protestations féministes.

Soneto de alimañas (2022) présente un groupe de personnages qui, issus du monde souterrain et de la marge, conspirent pour célébrer des "réexistences enchevêtrées et délirantes" au sein d'un monde soumis aux logiques de l'exploitation. Il génère une solidarité d'êtres rejetés qui communiquent par ondes radio et qui revendiquent leur existence et le potentiel que leur altérité impose pour résister à la violence et à la dépossession.