4. aretoa

Le point de départ d'Armonías de senectud était de générer, par le biais d'une fausse représentation, une parodie qui mettrait en évidence la conception hétéropatriarcale et le contenu politique des codes visuels de l'histoire du cinéma et de la propagande audiovisuelle. Un remake pour se moquer mais aussi pour célébrer certaines des valeurs esthétiques du camp avec un regard égalitaire. Les protagonistes du projet ne sont pas des figures qui attendent qu'un sujet se les approprie, leurs corps n'opèrent pas dans l'objectivation imposée, ce sont des femmes qui sont en relation les unes avec les autres, qui se regardent et dirigent également leur regard vers le public, remettant en question le désir masculin, force motrice fondamentale de cette industrie. Parmi les modèles à analyser figure Harmonies of Youth (Busby Berkeley, 1940), qui a inspiré le titre du projet.

Il s'agit d'une installation multicanal sur trois écrans, qui inclut le corps du spectateur comme un autre élément, l'obligeant à se déplacer dans les interstices d'une narration non linéaire.

Nous traversons les pièces et les décors, participant à l'enregistrement et à ses subtilités. Les scènes, les couloirs et les escaliers semblent nous offrir différents passages entre la réalité et l'au-delà.