Kafkaren metamorfosia
Stéphane Levallois
Du 06 Septembre 2024
Au 29 Septembre 2024
- Palais du Condestable. Atrium du rez-de-chaussée.
- UN PROGRAMME D'EXPOSITION D'ASIER MENSURO.
- Dans le cadre de la 15e édition du Salon de la bande dessinée de Navarre.
2023 marque le centenaire de la mort de Franz Kafka (Prague, République tchèque, 1883-Kierling, Autriche, 1924), l'un des écrivains fondamentaux de la modernité et l'un des grands auteurs du genre fantastique. LES METAMORPHOSE DE KAFKA PAR STÉPHANE LEVALLOIS montre le travail du prestigieux artiste français, illustrant cette histoire, publiée pour la première fois en 1915 dans la revue Die Weissen Blättner.
Le grand artiste français, maître du monstrueux dans le cinéma hollywoodien du XXIe siècle, s'attaque avec courage et originalité à l'adaptation de cette histoire de Kafka. Levallois ose inverser la logique de l'histoire et, à partir d'un monde peuplé de cafards anthropomorphes, transforme l'un d'entre eux en être humain.
Le monstrueux est par définition le différent, et en montrant l'être humain comme monstrueux, on pourrait penser à la célèbre locution latine Homo homini lupus (l'homme est un loup pour l'homme). En réalité, il s'agit d'une réflexion plus profonde. Gregor Samsa est le seul personnage de l'histoire de Kafka à éprouver des sentiments que l'on peut qualifier de nobles, ce qui lui confère un aspect humain. En revanche, sa famille se comporte de manière clairement inhumaine, plus soucieuse de cacher ceux qui enfreignent les conventions sociales que de veiller au bonheur de ce qui, a priori, est un être cher. Ce comportement grégaire s'inscrit parfaitement dans la métaphore d'une famille d'insectes.
En allant un peu plus loin, la singularité est perçue comme monstrueuse dans une société asphyxiante qui valorise l'uniformité et un système rigide de valeurs et de normes comme modèle social. Poussé à son extrême noirceur, Levallois évoque les fascismes qui ont dominé une grande partie du XXe siècle, en s'interrogeant sur leur validité au XXIe siècle, dont Kafka a sans doute eu l'intuition dans son prodigieux récit.
Quant au traitement graphique, Levallois réalise un tour de force qui met à l'épreuve ses talents de dessinateur déjà naturels. Aucune de ses œuvres n'a jamais été aussi aiguë du point de vue de la maîtrise de la perspective. Ni du point de vue de son dessin, que l'on peut qualifier de véritablement filigrané. Et bien sûr, il fait preuve d'une grande maîtrise dans l'utilisation de l'aquarelle pour créer des atmosphères et des ambiances dans lesquelles la lumière est le véritable protagoniste. Ces dessins, en somme, n'ont rien à envier aux toiles de Vilhelm Hammershøi, qui sont l'une des sources d'inspiration de ce travail.
— Asier Mensuro, commissaire de l'exposition
Iruñeako Zitadela | Armadaren etorbidea - Iruñea (Nafarroa)
Détails
Mardi au samedi: 11.30 - 13.30 / 18.00 - 20.30.
Dimanche et fêtes: 11.30 - 13.30