"Animal aterrorizado _ Ser asustado" est le titre d'une série de trois installations qui dialoguent entre elles. Matière sculpturale, représentation vidéo, texte et son circulent dans l'espace d'exposition comme un fluide.

Un apparent déséquilibre visuel et sonore incite le spectateur à rétablir un ordre, un point d'appui, un attracteur dans le chaos de l'émotionnel.

Je me considère comme un artiste qui pense en interrogeant et en frappant cet endroit appelé le Monde, en rampant comme je peux le long du bord tranchant du réel. Une réalité de plus en plus médiatisée par les écrans des appareils qui fonctionnent comme des médias implantés, comme des prothèses qui interfèrent biopolitiquement dans notre comportement quotidien. Mais loin d'être technophobe, j'utilise le matériel électronique dans ce mélange de processus créatif et de pensée critique, au même titre que le bois, la photographie ou la peinture.

L'audio de ces trois installations compose un seul paysage sonore. Dans l'ensemble, on entend une proposition multicanal spatialisée dans la galerie comme une autre sculpture.

Cet espace d'exposition, Marzana Espazioa, est un lieu qui m'a marqué depuis mon enfance. D'ici, je vois le pont San Antón et le marché riverain, d'ici je regarde mon enfance et je vois ce processus créatif comme un long apprentissage vital.

Je vois ce corps animal fragile.

Je vois les piles de corps dans les fosses.

Dans cette exposition "Animal terrifié _ Être effrayé", je réfléchis sur le corps animal de l'être humain qui, d'une grande fragilité, contraste avec son besoin de créer des machines de guerre qui transpercent sa peau délicate. L'animal terrifié fuit l'être humain, tandis que l'être humain effrayé crée une armure et se regroupe pour attaquer ses semblables".

— Josu Rekalde