Sinbiotika
Txaro Marañon
Du 23 Décembre 2023
Au 17 Mars 2024
L'artiste Txaro Marañon (Vitoria-Gasteiz, 1955) vient à Saint-Sébastien avec une exposition qui montre la vérification d'une réalité, pas forcément insaisissable, qui permet à l'auteur de se connecter à la "crudité de la vie sur notre planète", à travers le mélange de matériaux tels que l'argile et le plastique, entre autres. SINBIOTIKA, qui est le nom de l'exposition qui ouvrira ses portes le samedi 23 décembre, propose un parcours qui souligne les graves conséquences de la culture du jetable.
Txaro Marañon travaille l'argile depuis plus de quarante ans. Il affirme que l'argile et le processus céramique lui fournissent tous les outils nécessaires pour s'exprimer, mais dans de nombreuses œuvres, il l'a mise en dialogue avec d'autres matériaux, tels que "des objets en fer trouvés ou d'autres éléments, ce qui est devenu une habitude" dans son travail.
À cette occasion, l'artiste de Vitoria souhaite sensibiliser le public à la durabilité de la vie sur notre planète, aux déchets plastiques et aux îles de plastique qui se forment dans les océans. Pour ce faire, elle utilise des morceaux de plastique ramassés sur différentes plages, qu'elle incorpore à ses œuvres en grès, donnant ainsi naissance à ce que l'on appelle des symbiotes. "Dans ces œuvres, le morceau de plastique incorporé sera un élément fondamental de l'œuvre, comme le cœur rose d'un hippocampe, les yeux d'une méduse ou le dard d'une raie manta".
Une étape supplémentaire dans cette relation argile-plastique a consisté à immerger de petits morceaux d'éponge dans l'argile et à les intégrer dans l'œuvre avant la cuisson "pour montrer comment de minuscules particules de plastique sont déjà incorporées dans la chaîne alimentaire, même si elles ne sont pas visibles et que nous n'en sommes pas si conscients".
SINBIOTIKA, qui restera ouverte à Cristina Enea jusqu'au 17 mars 2024, remplira de son message les trois salles du palais des ducs de Mandas, en suivant un message discursif et un argumentaire planifié autour d'un seul fil, montré à travers différents prismes. Ainsi, chaque salle sera aménagée de manière à ce que le visiteur découvre une réalité différente, mais interconnectée avec l'ensemble qui constitue l'exposition. La salle Ulia accueillera les symbiotes, "des êtres marins créés en argile, qui incorporent un morceau de plastique", et qui seront accompagnés d'installations audiovisuelles qui "nous rapprochent de l'expérience de la collecte des plastiques et nous interrogent sur leur provenance (Orio, Zurriola, Asturies, Galice, Norvège, Bali...)".
La réutilisation est considérée comme l'une des solutions urgentes que nous devons adopter pour minimiser la production de déchets, et ce message est présent dans la salle suivante, Igeldo. Dans cet espace, l'artiste présente une série d'œuvres et de petites installations qui ont en commun "d'avoir utilisé, en plus du grès, du verre réutilisé", et qui nous emmènent dans un voyage physique et figuratif de l'eau transparente à l'eau contaminée, "jusqu'à l'eau noire".
Enfin, dans la salle Santa Clara, Marañon se concentre sur "la pénurie totale d'eau, causée par la dégradation de l'environnement, entre autres à cause des incendies massifs".
Dans cette dernière salle, outre les œuvres sur lesquelles l'artiste a travaillé ces derniers mois, sera exposé un original de la bande dessinée Sua eman à l'encre et à l'aquarelle, "une collaboration importante du dessinateur Iñaki Marañon pour cette exposition".
Mais ce n'est pas la seule collaboration qui existe dans SINBIOTIKA, puisque le Koldo Mitxelena Kulturunea et l'espace Recreakult d'Astigarraga prêtent les socles utilisés dans l'exposition, en signe d'engagement et de promotion conjointe de la durabilité dans les projets artistico-culturels.
SINBIOTIKA, selon son auteur, est dans ce cas un allié pour promouvoir la sensibilisation à l'environnement, et elle estime que la principale contribution de l'exposition est de "confirmer que la réalité de la vie sur notre planète est assez dure". L'art devient ainsi un outil de plus, un allié en fait, pour éveiller les consciences du public.
L'exposition ouvrira ses portes le samedi 23 décembre prochain, lors d'une cérémonie d'inauguration destinée au grand public et aux médias, qui aura lieu à 12 heures. L'auteur Txaro Marañon sera accompagné du danseur catalan Arnau Moreno i Grau, qui présentera sa chorégraphie Reflexions entre Marees, "interprétant les différentes œuvres et atmosphères de l'espace d'exposition".
Avec cette performance, le danseur incite le spectateur à voir et à ressentir l'exposition SINBIOTIKA sous un autre angle.
Cristina Enea fundazioa | Mandasko Dukearen Pasealekua, 66 - Donostia (Gipuzkoa)