L'exposition revient sur la figure de Ramón de la Sota y Llano (1857-1936), à l'origine de l'un des épisodes les plus marquants de la collection privée et du mécénat au cours des premières décennies du XX^e siècle à Bilbao, une période de grande force économique et commerciale dans la ville et la région qui, à son tour, a soutenu une scène artistique très dynamique.

La famille Sota a joué un rôle déterminant dans ce contexte économique, avec un solide réseau d'entreprises basé sur des sociétés minières, la compagnie maritime Sota y Aznar, les chantiers navals Euskalduna et d'autres importantes sociétés bancaires et d'assurance. Sa passion pour l'art est attestée par la prestigieuse collection d'œuvres d'art, dans laquelle l'extraordinaire Vuelo de brujas de Francisco de Goya - prêté par le musée du Prado - sert d'axe chronologique entre les œuvres d'art anciennes de Luis de Morales "el Divino", el Greco, Cornelis van der Voort ou Juan Carreño de Miranda, et la modernité de Darío de Regoyos, Adolfo Guiard, Ramón Casas, Ignacio Zuloaga, Aurelio Arteta ou Antonio de Guezala, entre autres.

L'intérêt de Sota pour l'art, qu'il a su transmettre à sa famille, est allé au-delà de sa passion pour la collection et l'a amené à nouer des amitiés étroites et des relations de mécénat avec des artistes actifs. On notera en particulier sa relation avec les peintres Adolfo Guiard et Ignacio Zuloaga. Enfin, il convient de noter que son travail de promoteur immobilier a laissé une empreinte de qualité et de cosmopolitisme visible aujourd'hui dans le patrimoine architectural de la ville et de ses environs.

À travers une sélection de plus de soixante œuvres - peintures, œuvres sur papier, sculptures, affiches et plans d'architecture - l'exposition donne une idée fiable de la collection que Sota a réussi à réunir et du travail de mécénat que certains de ses enfants - Alejandro, Ramón, Begoña et Manuel de la Sota Aburto - et d'autres membres de la famille ont exercé et continuent d'exercer.

Catalogue

À cette occasion, le musée a publié un catalogue qui analyse ces questions à travers des essais de Javier Novo, coordinateur de la conservation et de la recherche au musée et commissaire de l'exposition, Miriam Alzuri, conservatrice d'art moderne et contemporain au musée, Patricia Fernández, écrivain et chercheuse, et Maite Paliza, professeur d'histoire de l'art à l'université de Salamanque, spécialisée dans l'architecture du XIX^e et du XX^e siècle.