Salle d'armes de la Citadelle.

"Etorkizun ezeztatua" (Futur annulé) est une exposition de Greta Alfaro, Edu López et Txuspo Poyo en dialogue avec une sélection d'œuvres issues de la collection d'art contemporain de la mairie de Pampelune-Iruña, organisée par Juan Zapater pour la salle d'armes.

La collection d'art contemporain de la mairie de Pampelune-Iruña a vu le jour dans les années 90 avec pour vocation d'établir une référence identitaire de la création artistique locale, nationale et internationale. Au cours de plus de trois décennies, plusieurs centaines d'œuvres ont constitué un fonds important dont font partie les pièces sélectionnées ici. Certaines d'entre elles, réunies sous le titre "Etorkizun ezeztatua" (Futur annulé), proposent, aux côtés des propositions de Greta Alfaro, Edu López et Txuspo Poyo, un lieu de convergence traversé par un sentiment d'inquiétude et d'interrogation. Toutes ces œuvres, indépendamment du moment, de la raison et de la manière dont elles ont été conçues, constituent un discours polyphonique sur une question capitale à notre époque: l'incertitude face à un présent en proie à la violence, à l'intolérance et au mensonge.

Mot du commissaire

Cette exposition repose sur deux prémisses. Mettre en avant trois propositions d'artistes présents dans notre environnement proche et faire dialoguer leur travail avec les pièces de la collection de la mairie de Pampelune-Iruña. Autrement dit, "comparer", dans le sens de réunir, de protéger et de préparer.

Les trois artistes ont été choisis parce qu'ils sont ce qu'ils sont, parce qu'ils ont fait de l'art leur engagement et parce qu'ils ont derrière eux des décennies d'une carrière irréprochable et rigoureuse.

Quant à la collection, elle trouve son origine dans les décennies de transition entre le XXe et le XXI^e siècle.

Sa période la plus fructueuse, la plus active, a eu lieu dans les années 90, lorsque chaque nouvelle acquisition préludait à l'engagement de créer un espace dédié à l'art contemporain.

Aujourd'hui, parmi les centaines d'œuvres que contient cette collection, quelques-unes ont été choisies, celles qui correspondent peut-être le mieux à cet "avenir annulé", celles qui ont vu le jour dans d'autres contextes, probablement avec d'autres intentions, mais qui, d'une certaine manière, ont préludé au panorama qui nous entoure aujourd'hui et qui forment un chœur polyphonique avec les pièces de Greta Alfaro, Edu López et Txuspo Poyo.

À partir de ce dialogue, grâce à ces comparaisons, il sera peut-être possible de bannir cette automatisation aliénante qui nous entoure. En effet, on pourrait dire que les trois artistes incarnent le rôle du "stalker" auquel Tarkovski a donné un caractère éternel.

Avec eux, nous pénétrons dans l'énigme de "La Zone" qui habite ici en compagnie et avec la réplique de près d'une trentaine d'auteurs qui marchent à ses côtés, en sa compagnie.

L'objectif n'est autre que de susciter une étrange sensation de frisson afin que, grâce à elle, notre sensibilité s'éveille, même si nous avons l'impression de tourner en rond dans un monde de zombies qui se fossilisent sans avoir vécu.

— Juan Zapater, Comisario de la Exposición.