Les traditions populaires et les pratiques ancestrales ont façonné nos communautés en s'enracinant dans les lieux de passage entre les mondes et les croyances, et en ancrant la vie quotidienne dans un fragile équilibre entre la vie et la mort. L'évolution rapide de la société moderne a bouleversé bon nombre de ces fondements, en particulier dans les milieux ruraux, menaçant les liens intimes entre les vivants et les défunts. Dans de nombreux cas, les traditions locales, autrefois centrales, ont été reléguées à la marge, rendant ces rituels pratiquement invisibles aujourd'hui.

Au cœur de ce lien se trouve la cire de deuil, un symbole tangible et éphémère. Depuis le Moyen Âge, les bougies funéraires fabriquées à partir de cire d'abeille servaient d'offrandes aux défunts, car elles incarnaient leur présence persistante dans la communauté. Ces formes, souvent coniques et dotées de vertus protectrices contre les calamités, témoignaient d'une profonde attention à la collectivité, tissant ainsi un lien éternel entre les générations.

Argizari Galdua / À la cire perdue célèbre la matérialité de la cire dans la pratique artistique contemporaine. L'exposition collective que nous présentons conjointement dans la Sala Horno et le Pabellón de Mixtos de la Ciudadela constitue un espace où convergent l'art, la ritualité et la mémoire; un lieu où la cire devient un axe de réflexion sur notre relation avec les traditions, la matérialité et l'environnement. À travers Argizari Galdua / A la cera perdida, nous vous invitons à redécouvrir ces liens essentiels, où la cire, matière éphémère et transformatrice, devient le fil conducteur d'une réflexion sur notre patrimoine immatériel commun.

Artistes: Javier Ayarza Haro | Mari Campistron | Aglaë Miguel | Estelle Deschamp | Georges Didi-Huberman | Nerea de Diego | Antonio Fernández Alvira | Laura Salguero

Curation: Julie Laymond | Lucía Montes Sánchez