• Du mardi au vendredi: 11:00 - 13:30 / 17:00 - 20:30
• Samedi: 11:00 - 13:30

Les œuvres que Gabriela Kraviez présente dans cette exposition ont pour point de départ le langage comme possibilité de représentation et l'écriture comme geste d'inscription et de transcription. Divers fragments de textes philosophiques constituent son matériau de travail, donnant lieu à une série d'investigations plastiques autour de concepts tels que l'origine, l'identité, l'inexistence ou le monde, afin de les réduire à leur qualité de mots et d'explorer les interstices entre leur fonction signifiante et leur caractère plus abstrait (matérialité des lettres, sonorité, rythme...), pénétrant ainsi dans cet espace de suspension qui laisse aux mains le soin de penser.

Kraviez utilise le langage écrit comme un motif, plus proche de l'étymologie latine, textus: tisser, entrelacer, créant une toile d'espace et de temps dans laquelle les couleurs, les formes et leurs restes forment une surface de visibilité, d'invisibilité, de lisibilité, d'illisibilité...

Elle utilise le papier de soie pour ses caractéristiques de fragilité, de légèreté, de translucidité, de perméabilité et pour sa fonction: l'emballage et la protection d'objets délicats, intéressée par cette dichotomie du fragile comme membrane protectrice. Les multiples couches de papier et de colle se froissent, transformant la surface en une cartographie et la fragilité du papier en une surface de résistance.

Gabriela s'intéresse au collage comme moyen économique de faire de l'art, comme moyen de réparer, et surtout à la relation directe entre le collage et son prédécesseur textile, le "collage-couture", associé à l'histoire des femmes.

Le collage a aussi cette caractéristique hybride qui lui permet d'intervenir rapidement sur les murs de l'espace public, comme le font depuis plusieurs années en France des collectifs féministes qui l'utilisent pour visualiser leurs slogans et leurs revendications.