Cette exposition retrace la trajectoire de l'artiste sur 10 ans. Après avoir mis en avant le projet "BER", elle fera place au projet "BIZI-MIN-BIZI" (Proche du Cancer).

""Ce projet invite le spectateur à réfléchir sur les parties et le tout. L'accumulation d'unités et leur combinaison ultérieure. Un thème qui me passionne et qui se répète tout au long de mon parcours artistique. Dans ce cas, visuellement, il se traduit par de nouveaux paysages imaginaires où le regard voyage sur la surface, encombrée de rencontres visuelles et de malentendus.

Le processus commence par l'écoute d'interviews ayant trait à la psychologie. Un travail neuronal qui se traduit par des dessins rapides où les connexions et déconnexions plastiques prennent de l'importance. C'est à partir de là, en privilégiant le collage, que naît le projet "BER". Un préfixe qui, en basque, signifie "à nouveau". Ainsi, "BERrikusi", "BERreraiki", "BERritu", "BERpentsatu" signifieraient "Re"; "Refaire", "Repenser", "Repenser", "Reconstruire", "Reconstruire"....

Ce projet de collage est issu d'une technique de construction d'images différentes et transformatrices obtenues à partir de la déconstruction de mes travaux précédents. Pour ce faire, j'ai remplacé la peinture à l'huile et le pinceau par des ciseaux, des clous et un marteau, puis je reviens à la peinture bidimensionnelle pour retravailler la même chose, mais d'une manière différente. Division de l'image et combinaison par superpositions et juxtapositions avec pour résultat de multiples plans qui cherchent à se relier les uns aux autres.

Il y a tout juste un an, alors que le projet "BER" touchait à sa fin, un événement très proche de moi s'est produit, qui a eu un impact énorme. Le cancer. Le poids du mot lui-même est écrasant. Je décide d'aborder la maladie avec la ferme intention d'accompagner, de collaborer, de visualiser et d'essayer de normaliser des situations similaires. Je travaille actuellement en anatomie pathologique à l'hôpital de Donostia. Avec l'aide du Dr Manuel Moreno, je regarde au microscope et je fais des biopsies in situ de différents cancers.

Je présente ici l'un des premiers développements, en l'occurrence le cancer du sein.

L'idée du besoin de l'être humain d'être connecté à d'autres êtres et la manière dont nous nous relions les uns aux autres, le besoin d'appartenir à une communauté, tout comme les neurones ou les cellules ont besoin des autres pour fonctionner, sont une constante dans mon travail." — Miren Gonzalez Goikoetxea