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Du 01 Juin 2023
Au 15 Juin 2023

En ce début d'année 2021, une crainte s'installe au sein de l'élite économique. Des millions de travailleurs commencent à quitter leur emploi, d'abord aux États-Unis, où ils sont 4 millions par mois, puis progressivement en Europe. Baptisé "la grande démission", le phénomène est interprété comme un effet de l'enfermement qui a provoqué un phénomène sans précédent dans l'Occident postindustriel: l'interruption du rythme productif. D'un jour à l'autre, on a le temps de réfléchir, de prendre du recul, de réévaluer les priorités. L'espace mental est libéré. Psychologues et sociologues estiment que ce surplus de temps, cette immense et imprévue PAUSE! mondiale est à l'origine de l'abandon massif de l'emploi qui touche aussi bien les travailleurs à hauts salaires que les plus précaires. Il semble que la motivation ne soit pas la conjoncture économique mais l'épuisement émotionnel.

Cette tendance, qui n'a pas entièrement disparu, nous dit quelque chose d'important sur le potentiel politique de la pause. En ces temps de précipitation, d'hyperproductivité et de connexion permanente, où même les loisirs sont devenus efficaces et où il semble qu'il n'y ait aucun coin de la vie qui n'ait été conquis par la rentabilité, s'arrêter - ou être présent d'une autre manière - est devenu un geste révolutionnaire. Le "I'd rather not" modéré de Bartleby le scribe, l'employé diligent imaginé par Herman Melville au milieu du XIXe siècle qui cesse sereinement d'accomplir ses tâches, ne suffit plus. Aujourd'hui, la volonté d'arrêter s'exprime avec force et c'est peut-être le seul moyen de réinitialiser le système.

Le monde ne peut pas rester immobile

Bien que la numérisation ait entraîné un changement d'échelle, le mythe de la productivité nous accompagne depuis longtemps. La croyance chrétienne profondément ancrée selon laquelle la paresse est un péché capital ne nous a pas quittés. Descartes, Hume ou Locke définissent l'homme moderne comme un homme toujours occupé, voué en permanence au projet civilisateur du progrès. La vie contemplative et la lenteur sont réservées aux femmes et aux faibles, étrangères au développement économique et intellectuel. Depuis lors et jusqu'à aujourd'hui, les hyper-productifs sont les nouveaux héros, une idée qui transcende le monde du travail. Comme le souligne Alain Corbin dans son Histoire du repos, c'est l'un des changements entre l'époque moderne, où la productivité était circonscrite au travail, et l'époque contemporaine, où le repos lui-même est devenu une industrie. Pour Corbin, cela coïncide avec un changement de la signification sociale du repos, qui a été progressivement remplacé par le marché de la détente et du divertissement. S'arrêter, ce n'est plus ne rien faire, c'est échanger une activité contre une autre.

La surcharge est générale. Tant le travail que les relations personnelles ou le soi-disant "temps libre" - qui n'en est pas un - sont soumis à une logique d'efficacité et doivent être réalisés en mode multitâche et de manière accélérée. Faire beaucoup, en même temps et très vite est le seul moyen de contrÀƒôler le FOMO (Fear of Missing Out), ce syndrome contemporain qui exprime la peur de manquer la dernière chose, quelle qu'elle soit, qu'elle nous intéresse ou non: la série du mois, le scandale de la semaine, l'histoire du jour. Nous ne nous reposons pas, même quand nous nous reposons, car tout ce que nous faisons doit avoir un but. Nous écoutons les audios de nos proches à une vitesse accélérée parce que nous n'avons pas le temps pour leurs silences ou leurs doutes. Nous voulons aller à tout, mais nous avons l'impression de ne pas aller à grand-chose.

Paradoxalement, trop d'activité anesthésie. L'overdose de stimuli crée un effet tunnel qui nous place sur les rails de l'inertie et nous empêche de prendre de nouvelles décisions. Selon la chercheuse Brigid Schulte, alors que le repos active les réseaux neuronaux de la créativité et multiplie la réactivité, le manque de repos abaisse notre QI jusqu'à 13 points, réduisant l'apprentissage et la concentration. Jonathan Crary, auteur de 24/7. Late Capitalism and the End of Sleep, rappelle que le manque de sommeil a un impact sur les capacités physiques et cognitives, mais qu'il entraîne également une perte du sens de l'identité. Il s'agit d'une forme extrême de dépossession qui reflète bien le concept de burnout, un terme utilisé pour décrire ce malaise contemporain indéterminé qui se traduit littéralement par "brÓlé": un type de fatigue qui n'est pas seulement corporelle mais aussi psychique. Il n'est donc pas surprenant que le PDG de Netflix ait déclaré que son principal concurrent n'est pas les autres plateformes, mais le sommeil de ses utilisateurs. Puisqu'il n'y a rien de pire pour les entreprises que le temps mort économique, le consommateur parfait est celui qui ne se repose pas.


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