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Periferian

Exposition collective

Du 06 Novembre 2025
Au 06 Décembre 2025

periferian

Periferia propose de regarder vers les marges. De réfléchir à ce qui se trouve en dehors du centre, tant sur le plan géographique que dans les récits artistiques. Il ne s'agit pas seulement de distance ou de marginalité, mais aussi de possibilité. Les marges ne sont pas une absence, mais des territoires fertiles où la création s'associe autrement au matériel, au quotidien et au commun.

Laudio incarne bien cette condition. Située entre Álava et Bizkaia, c'est une région frontalière, une double périphérie: "loin" de Gasteiz et, en même temps, à la limite du Grand Bilbao. Mais Gasteiz aussi, dans le contexte de l'art contemporain basque, occupe une position périphérique. Loin des grands musées, des foires et des centres institutionnels de décision, la capitale d'Álava a conservé son propre rythme, plus discret mais constant. C'est de cette double distance — Laudio par rapport à Gasteiz, et Gasteiz par rapport au Pays basque — que naît cette exposition: une réflexion collective sur ce que signifie créer en marge.

L'exposition, présentée à Zas Kultur, s'inscrit dans le cadre de l'accord de collaboration conclu entre Kultur Lab (Laudio) et Zas Kultur (Vitoria-Gasteiz). Ces deux initiatives, situées en dehors des circuits institutionnels dominants, partagent une même vision: travailler en toute indépendance, promouvoir la création contemporaine à partir de contextes locaux et créer des réseaux entre les artistes, les espaces et les communautés. "Periferia" est donc à la fois une exposition et une métaphore de la rencontre entre ces deux espaces.

L'exposition rassemble six créateurs de Laudio — Beñat Saratxaga, Susana Corbella, Nerea Apodaka, Belén Herrero, Jabier Herrero et Izaskun Alonso Saratxaga — dont les parcours, bien que divers, partagent un lien étroit avec l'environnement et une sensibilité à l'égard du matériel, du symbolique et du social.

Le travail de Behark se concentre sur ce que l'on pourrait appeler une "architecture silencieuse": des projets qui écoutent avant d'intervenir, qui transforment sans ostentation et qui recherchent la durabilité à travers la précision. Leur pratique se développe dans des contextes quotidiens — quartiers, logements, infrastructures — où l'amélioration passe par la régénération plutôt que par le remplacement. Des systèmes tels que Parkez ou HABIT[ar] illustrent sa façon de penser: des structures modulaires, réversibles et adaptées à l'usage réel. Dans le cadre de "Periferia", son travail se lit comme une réponse architecturale au concept même de marge: intervenir avec intelligence et modestie là où le centre ne regarde pas.

Susana Corbella (1965) développe sa pratique à partir de la céramique, de la sculpture et de l'artisanat. Sa relation avec l'argile est à la fois physique et symbolique: la terre comme matière malléable et, en même temps, comme mémoire ancestrale. Son œuvre combine des techniques traditionnelles basques avec un regard contemporain ouvert sur le corporel, l'émotionnel et le pédagogique. L'artiste aborde l'art comme un processus de dialogue: entre la main et la matière, entre l'individu et son environnement, entre la création et le soin. Dans son travail d'art-thérapie, le processus créatif devient également un outil de transformation personnelle et collective. Dans l'exposition, ses pièces agissent comme des refuges tactiles, des lieux où la forme renvoie à une mémoire commune.

Nerea Apodaka (1994) travaille avec la sculpture, l'installation et l'objet artistique. Son œuvre repose sur l'utilisation de matériaux non conventionnels — métaux, miroirs, objets trouvés — qu'elle reconfigure en compositions délicates et précises. Dans sa pratique, ce qui est rejeté ou banal prend une nouvelle vie, comme si la périphérie — au sens matériel et symbolique — trouvait dans l'art un moyen de résistance. Chaque pièce est un exercice de relecture: transformer ce qui était en dehors du canon en matière d'expérimentation et de beauté. Son langage visuel est sobre, attentif à l'équilibre entre la forme et la légèreté, évoquant la fragilité comme une force constructive.

Belén Herrero (1971) situe son œuvre dans le domaine de la contemplation. Son travail part du paysage, mais ne le représente pas: il l'écoute. La nature apparaît dans ses peintures et sculptures comme un espace intérieur, un lieu de calme et de résonance. Le temps lent et l'observation sont ici des outils de création. Loin des rythmes du marché ou de l'immédiateté institutionnelle, Herrero défend une pratique qui naît de l'expérience directe avec l'environnement. Son œuvre ouvre un espace intime qui dialogue avec l'émotion, avec la mémoire du paysage et avec une notion d'art liée à l'existence quotidienne.

Jabier Herrero (1965) aborde la mémoire comme point de départ. Son travail, qui combine peinture, gravure et sculpture, articule un dialogue constant entre technique et intuition, entre raison et image. Dans son œuvre, le souvenir se transforme en forme: couches, textures et traces qui condensent le temps et l'affection. Herrero conçoit la création comme une pratique de permanence: enregistrer l'éphémère, fixer ce qui s'estompe. Sa maîtrise de la gravure et de la sérigraphie lui permet de multiplier l'œuvre, de la démocratiser et de la diffuser, remettant ainsi en question l'idée d'unicité dans l'art contemporain.

Izaskun Alonso Saratxaga (1971) est peintre et enseignante à la Faculté des Beaux-Arts. Son travail étend la peinture au-delà de la toile: vers les murs, les sols, les objets du quotidien et les surfaces architecturales. Elle combine design, couleur et espace public, déplaçant la pratique artistique vers ce qui n'est traditionnellement pas considéré comme de l'art "majeur". À la croisée de l'art, de l'architecture et de la vie domestique, Alonso Saratxaga construit un langage hybride qui remet en question les limites entre l'utile et l'esthétique. Son œuvre réfléchit sur la façon dont nous habitons et sur la possibilité d'introduire la sensibilité et la pensée plastique dans les espaces quotidiens.

À propos des espaces:

Kultur Lab, à Laudio, est un laboratoire d'art contemporain local dédié à la recherche, à la production et à la médiation culturelle. Son activité repose sur le territoire et la collaboration entre différents acteurs. Zas Kultur, à Vitoria-Gasteiz, est un espace indépendant qui développe depuis des années une programmation stable axée sur les pratiques artistiques contemporaines, la médiation et la création partagée.

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ZAS kultur aretoa | San Anton Plaza, 2 - Gasteiz (Araba)


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