• Salle d'exposition principale Tabakalera.
• Horaires d'ouverture: du mardi au dimanche, 12:00-14:00 et 16:00-20:00.
• Fermé le lundi.

Avec une extension de l'espace d'exposition de plus de 500 mètres carrés, "Ce temps-là" occupe un total de 1 500 mètres carrés d'espace d'exposition avec 107 œuvres de 80 artistes qui forment un parcours circulaire au premier étage de Tabakalera.

L'exposition accueille le visiteur avec onze bustes sculpturaux de différents artistes et de différentes époques qui attirent l'attention sur la nature mémorielle du portrait qui, face à la fragilité du monde et des choses temporelles, maintient vivante la mémoire de l'absent. Il encourage la mémoire et l'emmène, à partir du passé, vers un autre temps (le temps des vivants) et un autre lieu (le présent). Ici, il y a des œuvres anonymes et de date imprécise, d'autres réalisées par des artistes connus (Francisco Durrio, Quintín de Torre, Josep Clará, Eduardo Arroyo). Parmi les effigies, on trouve des personnages célèbres de leur époque (le peintre Aurelio Arteta, la danseuse et chanteuse afro-américaine Joséphine Baker), ainsi que d'autres inconnus aujourd'hui. Les onze bustes coexistent dans l'espace avec la nouvelle production Pausa pulsar, créée par l'artiste Ainara LeGardon, une composition vocale que l'on peut entendre à travers des haut-parleurs de différentes époques, tailles et caractéristiques, conçus comme des bustes parlants.

Voz C, de la vieillesse

Dans la première salle (Voz C, de la vejez), des œuvres de Vicente Ameztoy, Ibon Aranberri, Bonifacio, Marta Cárdenas, Juan Luis Goenaga, Susana Talayero et Cy Twombly recréent un temps passé et archaïque - mais non révolu -, un temps où "ce qui était" n'a pas encore complètement disparu. La présence matérielle du passé est encore perceptible dans les formes artistiques du présent (ÀƒÂdolo, de Joan Pié; Mujer de la langosta, d'Alberto; Ocho menhires bidimensionales, d'Elena Asins; Raíces, de Remigio Mendiburu). Et les énigmes d'un présent sécularisé (El cazador, d'Óscar Domínguez; Figura tumbada en espejo, de Francis Bacon), évoquées à travers le rituel et le mythe dans la sculpture médiévale (San Juan al pie de la cruz, anonyme espagnol du XIVe siècle) ou la peinture d'autel (San Francisco en oración, du Greco) avec leurs représentations de la vie divine et du destin de l'homme.

Voix A, de la maturité

Domestiquer le temps, le diviser en unités homogènes - huit heures pour le travail, huit pour le repos, huit pour les loisirs - et l'organiser rationnellement, tel était l'objectif de la révolution industrielle du XIXe siècle, dont nous vivons encore les conséquences. La deuxième salle de l'exposition (Voix A, de la maturité) est celle du temps présent, où les impératifs de la société technologique et industrielle se manifestent dans les œuvres de nombreux artistes (Vicente Cutanda, Celso Lagar, Daniel Vázquez Díaz, Aurelio Arteta, Agustín Ibarrola, June Crespo). La technologie et l'énergie des usines comme puissantes forces créatrices; la guerre et ses conséquences comme puissants dommages collatéraux (Goya, Anthony Caro, Mari Puri Herrero, Idoia Montón, Vicente Larrea, Iñaki Gracenea).

Voix B, de la jeunesse

La dernière salle confronte le visiteur aux incertitudes de l'avenir par l'intermédiaire de la voix B qui, dans la pièce de Beckett, correspond à celle de la jeunesse. Des œuvres de Txomin Badiola, Fernand Léger, Markus Lüpertz, Nemesio Mogrobejo, Miren Arenzana et Maria Helena Vieira da Silva recréent les différentes manières dont les artistes contemporains ont affronté l'histoire de l'art - le passé et ses fantÀƒômes - pour créer un nouvel art. En revanche, dans La Santa Faz de Zurbarán, l'image d'un corps absent et spectral est transformée par l'artiste en une présence perpétuelle.

Outre la Pausa pulsar d'Ainara LeGardon, déjà citée, et interrompant la continuité des œuvres appartenant à la collection du musée, "That Time" présente également deux autres œuvres commandées à deux artistes contemporains: The Same Ground d'Ilke Gers et Exergo de Jorge Moneo. Sous la forme d'un film-essai, Exergo propose une série de relations hypothétiques entre certaines peintures du musée des beaux-arts de Bilbao et les circonstances matérielles dans lesquelles s'inscrit le travail professionnel des artistes, tant passé que contemporain. De son cÀƒôté, The Same Ground de Gers, créé sur le sol à l'extérieur de la salle d'exposition et composé de lettres, de fragments de lettres, de symboles et de signes, fonctionne comme une partition temporaire qui oscille entre le langage et le geste.

Le film That Time, adaptation de la pièce de Samuel Beckett par le réalisateur et artiste multimédia Charles Garrad, clÀƒôt le parcours circulaire de cette exposition.