• POUDRIÈRE DE LA CITADELLE
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"J'ai toujours préféré le mot "chemin" à celui de "route". C'est peut-être la faute de Machado, ou de Serrat, je ne sais pas. Le fait est que maintenant je peux en profiter pour parler de ma carrière professionnelle.

Pas, traces, empreintes, autant de symbolismes poétiques pour décrire ce qui a été marché, ce qui a été parcouru, et qui me servent en même temps à expliquer ce que sont et ce que signifient ces photographies exposées. Il est bien possible que ce que je cherche vraiment, c'est à finir de reconnaître ces traces sous forme d'images, analogiques et numériques, que j'ai laissées en marchant sur mon chemin, à l'époque, celui d'un amoureux d'un art que j'ai découvert grâce au cinéma et à la curiosité.

J'avais de sérieux doutes sur le fait que ces traces sous forme d'archives photographiques avaient leurs contreparties au plus profond de moi, que ce que j'ai accumulé au cours de ma vie professionnelle, ces centaines de milliers de photographies, étaient avant tout des expériences de vie et pas seulement des clics mécaniques et sans conséquence. À cet égard, je dirai qu'il m'a suffi de me concentrer sur ce projet pour les dissiper.

Maintenant, je sais que dans mes archives, mes pas ont été marqués, les traces que j'ai suivies ont été marquées, et beaucoup de morceaux d'histoire ont été gravés.

Et c'est là que la culture intervient. Il me faut insister sur la trace intime que m'ont laissée la plupart des photographies que j'ai prises, et j'ajouterai souvent que c'est dans la section "portraits de personnes de culture" que je me suis sentie le plus à l'aise. Les traces de ces rencontres et de bien d'autres ont sans doute marqué ma vie, c'est-à-dire mon parcours. Connaissance, ouverture d'esprit, mais surtout sensibilité et imagination sont autant de vertus partagées par nombre de mes portraits, et je dois les remercier pour le petit laps de temps, généralement autour de 1/125e de seconde, pendant lequel ils m'ont permis de m'immiscer, d'envahir leur moi. Un temps manifestement court, mais obstiné sous la forme d'une trace, d'une trace."

— Adolfo Lacunza.