Avec le romantisme, le paysage en tant que genre pictural acquiert son autonomie. Depuis lors, les artistes osent explorer la nature et lui consacrer une attention sans précédent. Ils y ont recours pour exprimer des émotions, des passions ou des peurs, et refléter la personnalité et les sentiments des créateurs.

En Europe, y compris au Pays basque, c'est dans la seconde moitié du XIX^e siècle que la peinture de paysage commence à se développer. Elle connaîtra alors un grand essor grâce à l'essor de la classe bourgeoise, qui acquiert ces œuvres, si éloignées des grands formats et des thèmes de la peinture religieuse ou historique, pour ses nouvelles demeures.

À partir de la collection du musée, l'exposition explore la manière dont nos artistes, pour la plupart nés au Pays basque, ont transposé sur leurs toiles les paysages proches, en incorporant à ceux de leur propre territoire des vues des zones limitrophes comme La Rioja ou la Navarre, où beaucoup se rendaient en quête d'inspiration.

Les auteurs appartiennent à différentes générations, c'est pourquoi l'exposition se divise en trois sections: De l'académisme à l'impressionnisme, pour la peinture de la seconde moitié du XIXe siècle, Tradition et avant-garde dans les paysages jusqu'à la guerre civile et, enfin, Le nouveau scénario apparu après le conflit armé.

Ces artistes ont en commun une formation qui commence dans leur ville d'origine, puis beaucoup passent par l'École des beaux-arts de San Fernando à Madrid pour terminer leurs études à l'étranger, notamment à Paris.

Avec des styles différents, des plus classiques aux plus innovants, ils abordent le paysage comme un genre à part entière, avec même des spécialités telles que le paysage naturel, urbain, marin, industriel ou portuaire, comme nous le verrons dans l'exposition.