L'installation de l'artiste et cinéaste Jessica Sarah Rinland combine de nouvelles images en mouvement et des enregistrements audio avec des pages de magazines National Geographic du début du 20^e siècle. Rinland est internationalement reconnue pour son approche unique et expérimentale de la réalisation de films documentaires.

Dans Extramission: Begi distiratsuen ehizan, nous voyons des conservateurs du Musée d'histoire naturelle de Londres à travers une caméra thermique traditionnellement utilisée pour la surveillance ou la chasse. Les conservateurs restaurent des spécimens de taxidermie en vue de leur transfert vers un lieu de stockage hors site.

L'enregistrement infrarouge nocturne capture des animaux en voie de disparition qui ont récemment été ramenés d'Europe dans leur habitat d'origine en Argentine, pays d'où les parents de Rinland ont émigré.

Des pages extraites du National Geographic contiennent des extraits du travail du "père de la photographie animalière", George Shiras III. Inspiré par l'utilisation du feu dans les pratiques de chasse des Ojibwés des Grands Lacs du Midwest américain, Shiras a inventé le piège photographique. Il s'agit de tenir une flamme contrôlée à la proue d'un bateau sur l'eau. Le feu fascine les proies et le reflet de la lumière dans les yeux des animaux guide les flèches ou, dans le cas de Shiras, est le signal pour activer le flash et l'obturateur. L'extramission, l'une des premières théories de la vision, proposait que les rayons lumineux émis par les yeux vers le monde extérieur nous permettent de voir.

Les images produites par une série de technologies cristallisent un sentiment d'inquiétude. Shiras a défendu la photographie comme une alternative à la chasse, dont les résultats peuvent être partagés "avec plusieurs milliers de personnes dans le monde entier" - un piège temporaire qui vit comme une offrande. Comme le suggèrent les actes récurrents de préservation et de rapatriement dans l'œuvre de Rinland, les actes de soin contemporains peuvent révéler la violence passée. La question de savoir ce qu'il faut faire ensuite est laissée au spectateur.